Portrait. Née avec un handicap; Souhad Ghazouani a réussi à tracer un magnifique chemin dans l’univers de l’haltérophilie. Très talentueuse depuis son plus jeune âge dans cette discipline, la sportive en situation de handicap a gravi les échelons pour devenir la meilleure athlète au monde. Sous la tunique de l’équipe de France, Souhad Ghazouani enregistre de nombreuses victoires sur les compétitions majeures. Avec en point d’orgue son titre paralympique obtenu à Londres en 2012. Revenue bredouille de ceux de Paris, la Nordiste âgée de 42 ans pense déjà à Los Angeles 2028 pour finir sa carrière en aopthéose.

Soulever de la fonte, une passion qui va à jamais lui changer le cours de sa vie. Née avec un handicap, Souhad Ghazouani trouve le moyen d’avoir une certaine force de caractère. Paralysée des deux jambes en raison d’une malformation de la colonne vertébrale, soit un spina bifida, la sportive en situation de handicap doit tout faire à la force de ses bras dansson fauteuil. Finalement, c’est grâce au sport qu’elle va réussir à s’émanciper.

Dès l’âge de six ans, Souhad Ghazouani fait ses premiers pas dans l’haltérophilie. C’est un éducateur d’un centre spécialisé à Villeneuve-d’Ascq qui la pousse à pratiquer ce sport à cause de son goût de la violence pour se défendre. « Je me suis beaucoup battue avec les garçons, revenant à la maison avec des bleus, des griffes, du sang sur les vêtements. Mais je me défendais plutôt bien. J’en ai cassé des bras », a raconté Ghazouani face au média A Block. A ce moment, elle a réussi à soulever 30 kilos pour sa première barre.

L’haltérophilie comme une évidence

Même si elle a touché à l’athlétisme et au basket-fauteuil, la jeune femme se tourne définitivement vers l’haltérophilie en atteignant notamment 57 kg à 12 ans. « Je ne vois pas ma vie sans mon sport, l’haltérophilie ! Il m’a apporté et m’apporte une plus grande autonomie. Ça aide réellement les personnes en fauteuil dans la gestion de leur quotidien », a-t-elle confié auprès du média Ableock. 

Ayant un talent indéniable à cette discipline paralympique, Souhad Ghazouani endosse le maillot de l’équipe de France à 20 ans afin de briller dans l’élite mondiale. 

Bien évidemment, cette déficience physique ne la freine pas dans son ascension en haltérophilie pour remplir son armoire de prestigieux titres et médailles. « Quand je soulève la barre, les premiers centimètres de poussée sont pour ceux que j’aime. La fin de mon geste est réservée à ceux qui m’ont fait du mal. Je les écrase au plafond, a-t-elle déclaré de façon déterminée à la Voix du Nord. Mon adversaire, c’est la barre. Soit elle m’écrase, soit je la lève », a exprimé l’athlète aux cinq médailles paralympiques.  

Un poids lourd avec un énorme palmarès  

La Française a apposé son nom dans l’élite de l’haltérophilie ! Souhad Ghazouani devient une référence sur la scène mondiale avec des triomphes retentissants. En France, elle détient de nombreux records et des titres nationaux. Dans les compétitions continentales, la sportive en situation de handicap s’empare de sept sacres dans la catégorie – 73 kg. La quarantenaire enchaîne les victoires en obtenant deux titres mondiaux. Sa grande carrière est auréolée par ses six participations aux Jeux Paralympiques depuis 2024. La Nordiste empoche l’or lors des Jeux de Londres avec une barre portée à 146 kg devant la Chinoise Tan Yujiao et la Nigériane Victoria Nneji.  

Ce souvenir s’avère le plus marquant dans sa vie d’athlète de haut niveau. a-t-elle relaté sur le site internet de France Paralympique. Quelle fierté de porter l’or paralympique autour du cou ! C’est d’ailleurs le meilleur souvenir de ma carrière sportive. Je ne peux expliquer ce que j’ai ressenti lorsque la Marseillaise a résonné … c’est quelque chose d’unique dans la vie d’un athlète de haut niveau ». De surcroît, Souhad Ghazouani remporte 5 autres médailles dont deux en argent et 2 en bronze.  

Déjà prête pour Los Angeles 2028

Pour les Jeux Paralympiques de Paris, la licenciée du club de ASPTT Lille Metropole espérait avoir une chance de décrocher une médaille dans la catégorie des –67 g. Ce 6 septembre dernier à l’Arena La Chapelle, ses rêves de victoires se sont envolés. Souhad Ghazouani termine cette finale à la septième place avec une barre soulevée à 106 alors que la championne paralympique Yujiao Tan a brillé avec un record du monde de la catégorie. En effet, la Chinoise a réussi à prendre l’or après avoir surmonté 142 g devant l’Egyptienne Fatma Elyan (139 kg) et la Brésilienne (133 kg). Pour la première fois, Ghazouani ne réussit pas à ramener une médaille aux Paralympiques.

Méforme de la part de la Française. La parasportive avouait son incapacité à effectuer une performance solide afin de chercher une médaille. « Je ne me suis peut-être pas assez entraînée. Je savais que je n’allais rien avoir. Même avec une barre à 129 kg, je n’aurais pas eu la médaille de bronze », a expliqué la Nordiste de 42 ans auprès de France Info. Pour ne pas arranger les choses, elle a participé aux Jeux Paralympiques de Paris avec une hernie discale. Une fois la déception passée, la compétitrice a vite retrouver du poil de la bête en pensant déjà à la prochaine paralympiade qui se déroulera à Los Angeles en 2028. « Si je suis encore vivante, j’y serai », a-t-elle promis. Rendez-vous dans quatre ans…