Portrait. Quelle fierté pour Lou Méchiche. Le 23 mai dernier, la parasurefeuse a eu le bonheur de porter la flamme olympique dans les rues de Bordeaux. Tout un symbole pour la jeune femme âgée seulement de 18 ans. Perdant la vue durant son enfance à cause d’une tumeur cérébrale, la Girondine a dû faire face à une sorte de discrimination par rapport à sa singularité et qui a mis en doute son amour de soi à l’adolescence. Grâce au soutien de ses proches, elle a réiussi à assumer son handicap via le sport avec des résultats très convaincants. Avec un titre mondial par équipes et une médaille de bronze en individuel, Lou Méchiche rêve d’une meilleure reconnaissance pour le parasurf. Car, pour le moment, cette discipline n’est pas encore considérée comme une épreuve paralympique. Et cela ne risque pas de changer puisque le Comité d’organisation de Los Angeles 2028 a décidé de ne pas intégrer le parasurf au programme de cette paralympiade américaine. Le combat n’est pas prêt de s’arrêter de si tôt pour Lou Méchiche…
« Si on avait dit à la petite fille en chimiothérapie et malvoyante que j’étais, « un jour tu vas porter la flamme olympique », je n’y aurais pas cru », avait-elle indiqué sur le site internet d’Actu£.fr. Un rêve qui est devenu réalité pour Lou Méchiche. Le 23 mai dernier, la surfeuse en situation de handicap a eu l’honneur et le privilège de porter le feu sacré à Bordeaux.
Tout un symbole pour la Girondine âgée de 18 ans ! Car sa vie aurait pu basculer alors qu’elle était tout bébé. À l’âge de deux ans, elle a fait face à une tumeur cérébrale. La conséquence ? Elle a perdu la vue. Derrière, elle va devoir accepter son handicap, se construire avec cette singularité mais surtout en faire une force. Finalement, elle va réussir à trouver son épanouissement lorsqu’elle se met à l’rau avec sa planche de surf.
« Après ma chimiothérapie, les médecins m’ont autorisé à aller à l’eau. Pour moi, c’est un souvenir marquant parce qu’on m’a donné une liberté à pratiquer du sport »,, se remémore Lou Méchiche. Au début, c’est son grand frère qui lui a donné l’envie de prendre une planche afin de se confronter à l’univers aquatique. Mais elle a grandi avec ses idoles. « Dans le monde du surf, j’admire Vahine Fierro, Johannes Defay, Justine Dupont et Kelly Slater qui sont vraiment mes modèles », nous confie-t-elle.
Être malvoyante sur une planche, c’est dur ? Lou Méchiche décrit sa discipline qui possède des ressemblances par rapport à la pratique des valides. Il faut avoir de l’équilibre sur la planche pour prendre parfaitement les vagues.« Quand je surfe, je suis accompagnée par un guide qui me décrit le mouvement des vagues en temps réel. Lors des compétitions, il est interdit d’avoir des contacts physiques durant le passage à l’eau », détaille-t-elle.
Lou Méchiche brille déjà sous le maillot bleu
À peine majeure, Lou Méchiche crève déjà l’écran avec des performances de haut niveau. La jeune parasurfeuse a fait des siennes à l’international sous la tunique de l’équipe de France. La Girondine a remporté l’or par équipes lors des Mondiaux 2023 en Californie (États-Unis).
« C’était une grande fierté pour moi de décrocher ce titre mondial avec l’équipe de Fra,ce. Entendre la Marseille en Californie, avec la médaille d’or autour du cou restera un moment inoubliable. Sur la plus haute marche du podium, on avait à coeur de montrer notre joie de représenter notre pays », raconte-t-elle avec une certaine émotion.
Même si elle a obtenu la consécration sur l’épreuve par équipes, Lou Méchiche a connu des fortunes diverses en individuel. La Française restait sur une cinquième place frustrante en 2022. Elle voulait à tout prix prendre sa revanche dès l’année suivante.« Face à cette déception, je me suis promise d’aller sur le podium. J’étais donc très heureuse d’avoir accompli mon objectif. C’est moment très marquant pour moi », révèle-t-elle. C’est chose faite puisqu’elle décrochera une belle médaille de bronze en Californie.
Faire la différence grâce à sa singularité
Avant de truster les podiums grâce à sa planche de surf, Lou Méchiche a traversé une période difficile à cause du regard des autres. « Mon handicap a été dur à porter durant mes années au collège et au lycée. Ce sont les autres qui ont remarqué ma différence pour dire que je n’étais pas comme eux. Ce n’était pas normal de ne pas être comme tout le monde. J’ai très mal vécu ces moments et je me disais finalement ce qu’on peut m’aimer avec mon handicap », s’en explique-t-elle.
Il lui aura fallu du temps pour surmonter cette épreuve. Pour y parvenir, elle aura pu comptere sur ses proches. Mais une personne sort du lot dans cette période délicate . Bien évidemment, il s’agir de son chien-guide Pita qui l’accompagne désormais partout. Lou Méchiche est alors armée pour vivre sa vie pleinement.
Lou Méchiche : « Je trouve que l’on se focalise que sur les Jeux Olympiques et pas assez sur les Paralympiques »
Malgré le fait de perdre la vue, rien n’est impossible pour la parasurfeuse. En tant que conférencière, elle veut, à travers son parcours, sensibiliser autour du handicap. « Selon moi, on devrait tous comprendre que c’est une richesse de vivre avec la différence des autres. Je fais beaucoup d’interventions en maternelle et même dans les entreprises en tant que conférencière. Je tente au maximum de parler des différences dans notre société », avance-t-elle.
Même si la jeune femme réalise de nombreuses sensibilisations autour de la différence, elle espère que les mentalités évoluent autour des Jeux Paralympiques en France. « Je trouve que l’on se focalise que sur les Jeux Olympiques et pas assez sur les Paralympiques alors que les deux doivent être sur le même pied d’égalité. On a autant de mérite que les athlètes valides. Quand les gens regardent les Jeux Paralympiques, ils ressentent de la peine. C’est dommage car cela ne devrait pas être le cas », constate-t-elle.
Le seul regret pour Lou Méchiche concerne le regard très empathique sur les sportifs sans avoir une véritable admiration sur leur performance. « A notre arrivée en France, c’est frustrant quand on constate que personne de l’Elysée nous a félicités. On a tout de même représenté la France avec ce titre mondial par équipe. On voulait que la nation soit fière de leurs sportifs tricolores », s’étonne-t-elle.
Si on souhaite mettre en valeur ces sportives au parcours de vie hors du commun, faudrait-il encore développer cette pratique afind’avoir plus de considération pour ce sport. «C’est à nous; athlètes, de développer la discipline avec envie et détermination. Et je rêverai que le parasurf soit vu à la télé au même titre que le football », espère-t-elle. Malheureusement, le rêve ne sera pas pour tout de suite puisque le Comité d’organisation des Jeux de Los Angeles 2028 a décidé que le parasurf ne serait pas au programme de cette paralympiade américaine. Le combat continue pour Lou Méchiche…
Portrait. Victime d’un grave accident de moto, Lynda Medjaheri a vu basculer sa vie en 2014. Amputée de la jambe gauche, c’est d’une deuxième qui commence pour elle. Et le sport aura été salutaire dans sa rééducation. À ce moment-là, la jeune femme, qui fêteraz ses quarante-trois ans à l’automne prochain, a découvert le volley assis. Le début d’une veritable histoire d’amour avec cette discipline. Depuis, elle a franchi les étapes les unes après les autres pour aujourd’hui être en « quipe de France et prétendre à une sélection pour les Jeux Paralympiques de Paris. Même si la Française rêve bien évidemment de médailles en France devant ses proches et ses amis, ce qui serait une première pour les Françaises, l’essentiel est peut-être ailleurs pour Lynda Medjaheri . Très impliquée dans le handicap, elle ne cesse de sensibiliser les jeunes et leurs parents au volley assis, un sport accessible à tous peu importe sa condition, afin de tordre le cou aux préjugés autour de cette pratique sportive. Avec une telle ambassadrice, ce sport à de beaux jours devant lui…
Il y a encore quelques jours, l’équipe de France de volley-assis participait au Women’s Super 6 à Nancy. Un bon moyen de se jauger face aux Etats-Unis, à la Chine, à l’Italie, et au Canada,, considérées comme les meilleures nations mondiales de la discipline. À cette occasion, les Bleues ont terminé sixièmes de ce tournoi remporté par les Américaines. Un résultat encourageant à quelques semaines des Jeux Paralympiques de Paris pour Lynda Medjaheri et ses partenaires de l’équipe de France de volley assis.
Avant de songer à Paris et la possibilité d’aller décrocher une médaille paralympique devant ses proches et ses amis, la jeune femme, qui fêtera ses quarante-trois ans à l’automne prochain, a dû franchir de nombreuses étapes dans sa vie afin de se donner le droit de rêver.
Le début d’une seconde vie pour Lynda Medjaheri
Victime d’un violent accident de moto, sa vie a basculé en 2014. Lynda Medjaheri va devoir se préparer à vivre désormais des moments difficiles. Avant son amputation de sa jambe gauche, elle a dû subir une trentaine d’opérations chirurgicales. .
« Le plus compliqué, c’était d’accepter l’accident et surtout la perte de ma jambe. L’amputation a été une sorte de renaissance », nousconfie celle qui a ouvert un groupe Facebook pour femmes amputées afin de discuter, d’échanger des conseils et se donner des conseils sur les problématiques du quotidien. C’est forcément une seconde vie qui débute pour Lynda Medjaheri.
Lynda Medjaheri : « Le volley assis m’a pas forcément aidé à accepter mon handicap »
Lors de son passage en centre de rééducation, Lynda espère Trouver un sport adéquat à ses envies ! la jeune femme va s’essayer au basket-fauteuil et au rugby-fauteuil. Finalement, la sportive en situation de handicap a jeté son dévolu sur le volley assis grâce à une amie proche.
« Quand on m’a proposé de pratiquer le volley assis, je me suis dit : ce n’est pas la peine si c’est en fauteuil roulant. On m’a dit qu’il n’y a pas de fauteuil roulant dans ce sport. Cela m’a plu car le handicap ne se voit pas, même se distingue plus dans le jeu », a-t-elle raconté.
Une fois les apprioris levés, Lynda a pu constater que cette activité physique avait eu des effets positifs sans sa vie. « Le volley assis m’a pas forcément aidé à accepter mon handicap mais me permet de construire une deuxième vie et de penser autrement sur ma capacité à apprendre et réapprendre sur ce que je suis capable de faire. Le handicap ne n’est pas la joie mais il faut faire avec », a-t-elle reconnu.
Le volley assis, le sport idéal pour Lynda
Maintenant, il ne lui restait plus qu’à comprendre les codes de ce sport. « Comme je n’ai jamais pratiqué le volley avant, je ne connaissais pas les règles. J’étais novice sur le déplacement dans le jeu et concernant le contact avec le ballon, il fallait que j’apprenne tous les fondamentaux de la discipline. Au départ, c’était difficile d’enregistrer toutes les informations pour jouer », a livré l’internationale française.
Une fois les règles du jeu assimilées, Lynda s’attendait à pratiquer un sport exigeante où il faut être très en forme physique avec des déplacements en utilisant ses bras, ses jambes et même les fesses. Mais surtout, elle allait devoir se battre contre tous les stéréotypes et les clichés qui gravitent autour du volley assis.
Un sport décrié par le monde du volley
En effet, cette discipline paralympique soulève des interrogations sur le fait que les athlètes en situation de handicap jouent sur le sol. L’aspect dégradant semble déranger certaines personnes.
« Effectivement, j’effectue des coups de balais et de serpillières sur le sol. En plus, je suis une véritable maniaque de la propreté. Le volley assis, une discipline dégradante, pas forcément. C’est vrai qu’on se présente à même le sol. Les gens pensent qu’il y a un aspect humiliant. Après avoir passé ce stade-là, le volley assis se pratique naturellement comme une discipline à part entière », a déclaré la joueuse.
Alors que la pratique est accessible à tous, certains valides sont très refermés pour jouer car ils pourraient se sentir rabaissés ou humiliés d’après une petite anecdote fournie par Lynda Medjaheri. « Une nouvelle joueuse, qui est venue renforcer l’équipe de France, voulait que son mari découvre le volley assis. Cependant, il ne voulait pas se mettre dans une position de personne en situation de handicap ».
Lynda Medjaheri : « Les parents ne l’ont pas forcément appris, l’école doit être un moyen pour changer les mentalités vis-à-vis du handicap dans le sport »
Pour combattre ces préjugés autour du volley assis, comme sport accessible à tous peu importe sa condition, Lynda Medjaheri effectue beaucoup d’interventions pour faire découvrir son sport de prédilection. Elle adore participer à ses nombreuses initiatives pour monter qu’on peut s’épanouir dans le sport face au handicap. « Je trouve joyeux de pratiquer le volley assis de manière inclusive. Aller montrer mon sport dans des centres de rééducation, c’est un pur bonheur. Cette dimension qui s’oriente au volley santé car on y trouve des gens âgés qui ne peuvent pas se déplacer. De savoir qu’ils peuvent transpirer juste en levant les bras. Faire découvrir ma discipline, c’est primordial », a affirmé l’internationale française dans son rôle éducatif auprès du public.
Mais comme elle le sait, tout commence à l’école. « Les parents ne l’ont pas forcément appris, l’école doit être un moyen pour changer les mentalités vis-à-vis du handicap dans le sport. On a la mission d’éduquer les enfants actuels. Ces derniers seront des adultes qui apprendront à leur propre enfant d’avoir une bonne approche concernant le handicap. Tomber dans le handicap peut intervenir à n’importe qui et à tout âge ». a-t-elle souligné.Il y a certaines familles qui tournent le dos à un proche qui a subi un accident de vie. D’apprendre qu’on est capable d’accomplir des choses incroyables en étant en situation de handicap, je pense qu’il a une sorte de fierté. C’est à partir de ce moment-là que le sentiment d’être un fardeau pour les autres, se dissipera au fur et à mesure ». Désormais, elle peut se concentrer sur l’objectif de toute une vie pour une sportive de haut niveau : performer aux Jeux Paralympiques de Paris.
Paris 2024 en ligne de mire
Lynda se prépare à cet événement de grande envergure avec la France. Elle fait en sorte de ne pas se mettre la pression. « Je vis un jour après l’autre en préparant quelque chose d’important. Je me conditionne physiquement et mentalement. Souvent, je fais semblant de ne pas y croire aux Jeux afin de ne pas me mettre une énorme pression sur mes épaules. Honnêtement, si je ne suis pas sélectionnée, je ne me mets pas dans le camp des déçues. En cas de non-participation aux Jeux, ça ne m’empêchera pas de continuer le volley assis », a-t-elle avoué.
être aux Jeux de Paris, la sportive en situation de handicap aura à cpeur de montrer un beau visage durant ce tournoi paralympique avec ses partenaires de l’équipe de France de volley assis. « On a tout donné lors des Paralympiades, c’est clair, a affirmé l’internationale française. Néanmoins, il faut avoir la lucidité de notre retard sur les autres nations qui ont plus de 10 ans de pratique dans la discipline. D’ailleurs, elles sont pour certaines professionnelles alors que nous, on ne gagne pas d’argent avec notre sport. Face à nos cinq ans d’expérience, on se débrouille comme on peut pour progresser à notre échelle », a-t-elle constaté. ‘PLa sportive en situation de handicap et ses coéquipières espèrent montrer un beau visage pour ce tournoi paralympique. « On a tout donné lors des Paralympiades, c’est clair, a affirmé l’internationale française. Néanmoins, il faut avoir la lucidité de notre retard sur les autres nations qui ont plus de 10 ans de pratique dans la discipline. D’ailleurs, elles sont pour certaines professionnelles alors que nous, on ne gagne pas d’argent avec notre sport. Face à nos cinq ans d’expérience, on se débrouille comme on peut pour progresser à notre échelle », a-t-elle constaté.
Une progression qui pourrait se concrétiser par une médaille paralympique, cet été à Paris. Ce qui serait magnifique pour le volley assis français, vingt ans après l’apparition de cette épreuve féminine aux Jeux Paralympiques d’Athènes en Grèce. Lynda Medjaheri et les Bleues pourraient être ainsi à jamais les premières…
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