Marie-Divine Kouamé, reine du sprint

Cyclisme. Malgré le forfait de Mathilde Gros, juste avant les quarts de finale, la championne du monde du 500 mètres départ arrêté en 2022 a décroché un deuxième titre national après celui glané en 2021 à Bourges. En finale du tournoi de vitesse individuelle, la licenciée de l’US Créteil a dominé en deux manches sa coéquipière Marie-Louisa Drouode. De son côté, Julie Michaux, elle-aussi membre du club val-de-marnais, complète ce podium 100% cristolien.

À toi, à moi ! Depuis trois ans, un duel s’est installé entre Marie-Divine Kouamé et Mathilde Gros au sommet du sprint féminin français. Même si la Provençale reste sur deux titres nationaux consécutifs dans cette discipline, la licenciée de l’US Créteil avait à cœur de prendre sa revanche. Finalement, après le forfait de Mathilde Gros, juste avant le début des quarts de finale du tournoi de vitesse individuelle, Kouamé s’addjuge le titre national dans cette discipline, ce jeudi, à l’occasion de cette première journée des Championnats de France de cyclisme sur piste disputés au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines.

« Je suis contente car cette journée avait commencé difficilement pour moi. Étant malade depuis quelques jours, je n’étais pas certaine de m’aligner sur cette épreuve. Au final, je suis là et je repars avec le titre national », a avoué Marie-Divine Kouamé au micro d’Eurosport.

Mathilde Gros déclare forfait

Quelques heures plus tôt, on s’attend à vivre un nouveau duel entre Marie-Divine Kouamé et Mathilde Gros. En effet, la championne du monde 2022 de la discipline avait réussi le meilleur temps des qualifications juste devant la licenciée de l’US Créteil.

À l’heure de disputer les quarts de finale, le speaker du vélodrome national annonçait à son micro le forfait de la Provençale. Par conséquent, la jeune Lisz Guillet (18 ans) se qualifiait directement pour le dernier carré de ce tournoi de vitesse individuelle.

De son côté, Marie-Divine ne forçait pour se hisser en demi-finales, et ainsi retrouver sa coéquipière Julie Michaux. Et à ce petit jeu, Kouamé ne sera pas tombée dans le piège tendu par son adversaire pour valider son billet pour la finale. De son côté, Michaux disputera la petite finale et ainsi décrocher le bronze comme l’an dernier.

Lire Aussi : Le classement final 

« C’est toujours intéressant de me frotter à Marie-Divine Kouamé. Bien évidemment, elle est bien plus fort que moi. Cependant, cela m’aide à progresser au quotidien. Et puis, vous savez après ma lourde chute survenue en Pologne, ce Championnat de France n’était pas un objectif pour moi. Mais j’ai tenté un coup face à Marie-Divine mais cela n’a pas fonctionné. Cela me permet d’apprendre de mes erreurs. Certes, je suis un peu frustrée mais je ressors satisfaite de ce tournoi de vitesse », raconte-t-elle après sa belle médaille de bronze obtenue face à sa coéquipière Lisa Guillet.

De son côté, Marie-Louisa Drouode a réussi un beau tournoi de vitesse. Pour ses premiers Championnats de France, la licenciée de l’US Créteil va disputer la grande finale face à Marie-Divine Kouamé. Une belle occasion pour elle d’acquérir plus d’expérience contre des coureuses de ce niveau-là pour celle qui était encore junior il y a quelques temps.

Kouamé, évidemment

« Ce n’est jamais simple de passer du niveau junior à celui des élites. Car, il y a très peu de courses lorsque vous êtes en espoirs. Il faut s’aapter tout e suite au haut niveau. Il faut avoir la bonne technique et savoir prendre la bonne roue. J’ai réussi à le faire pour monter sur ce podium des Championnats de France », précise Marie-Louisa Drouode, au micro d’Eurosport.

Au final, la plus expérimentée des deux jeunes femmes l’emporte en eux manches. Elle décroche par la même occasion son deuxième maillot bleu-blanc-rouge dans cette discipline  après celui obtenu en 2021 à Bourges. Il ne lui reste plus qu’à aller chercher le titre sur le keirin et le 500 mètres départ arrêté pour réaliser le triplé cette semaine à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Julie Michaux sur les traces de Mathilde Gros

À seulement vingt ans, Julie Michaux est l’un des nouveaux visages que l’on apprend à découvrir au sein de cette équipe de France de vitesse. À Saint-Quentin-en-Yvelines, la sociétaire de l’US Créteil va vivre ses premiers Championnats du monde. Engagée sur l’épreuve par équipes et le 500 mètres départ arrête, elle espère vivre un moment inoubliable sur cette piste où elle s’entraîne tous les jours.

Sans faire trop de bruit, Julie Michzux est en train de s’installer comme une cadre de cette équipe de France de vitesse. Pourtant, il y a encore quelques années, personne ne la connaissait. Aujourd’hui, elle compte bien faire chavirer tout le public français, à l’occasion de ces Championnats du monde organisés du 12 au 16 octobre à Saint-Quentin-en-Yvelines.

« Je ne vais pas vous le cacher, je vais disputer mes premiers Mondiaux à domicile devant mon public, mes proches et la France entière. Je m’attends à vivre un moment incroyable ! Pour le moment, je n’y pense pas trop sinon le stress va monter très vite. Je vis au jour le jour », avoue-t-elle.

Du basket au vélo, il n’y a qu’un pas

Une obligation pour celle qui ne connaissait pas grand-chose au vélo, il y a encore quelques temps. En l’espace de trois ans, elle a vite appris. Née à Dunkerque dans une famille de sportifs, Julie, qui réside aujourd’hui au Pôle olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines, pratiquait le basket pendant neuf ans avant de découvrir la piste. Ce parcours pourrait nous rappeler celui d’une certaine Mathilde Gros, aujourd’hui devenue la patronne du sprint français.

« Oui, on pourrait le penser. La seule différence avec Mathilde, c’est que j’ai continué le basket à haut niveau à Nice. En parallèle, Je pratiquais le vélo. À un moment, c’était trop difficile de performer dans ces deux sports. Tellement que mon corps à dit stop. J’ai alors compris que je devrais faire un choix », précise-t-elle.

Direction le Pôle olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines

Finalement, le cyclisme sur piste aura eu le dernier mot. Après avoir fait ses premiers coups de pédale sur le vélodrome de Costebelle à Hyères, la jeune femme à rejoint le Pôle olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines pour continuer à faire ses armes sur la piste. Depuis l’arrivée de Grégory Baugé en janvier dernier, Julie n’avait plus le temps pour ses études en psychologie.

« Les entraînements sont devenus très intenses. Je n’avais plus de temps et d’énergie pour mes cours. J’ai alors demandé un aménagement auprès de ma faculté afin de passer ma deuxième année en psychologie en deux ans. Cela me permet de me consacrer à 100% à la piste », explique-t-elle. Un choix payant puisqu’aujourd’hui, Julie est un maillon essentiel au sein de cette vitesse par équipes tricolore.

Briller sur le 500 mètres

« En étant en deuxième position, je ne me repose jamais. En effet, je dois rester au contact de Taky Marie-Divine Kouamé et lancer Mathilde dans d’excellentes conditions. Si je fais la moindre erreur, cela peut nous faire perdre beaucoup de temps. J’ai beaucoup de responsabilité sur mes épaules », analyse-t-elle.

Ce mercredi pour leur entrée en lice dans ces Mondiaux, le trio français a réalisé une belle prestation pour seulement sa quatrième sortie sur la scène internationale. À la clé une cinquième place et beaucoup d’espoirs pour l’avenir. Désormais, Julie va se concentrer le 500 mètres départ arrêté.

Ce samedi, Julie aura à coeur de battre son record personnel mais surtout de prendre beaucoup d’expérience et de plaisir sur cette épreuve. Derrière, la pistarde de l’US Créteil sera dans les tribunes pour encourager ses copines de l’équipe de France, à l’occasion du dernier des Mondiaux sur le keirin. En tout cas une chose est sûre, Julie Michaux a pris date à deux ans des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 sur ce vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines.