À deux ans des Jeux de Paris 2024, les Bleues sont en plein apprentissage sur l’épreuve de la vitesse par équipes. La qualification olympique passera par les Championnats du monde organisés du 12 au 16 octobre à Saint-Quentin-en-Yvelines. Ce mercredi, Taky Marie-Divine, Julie Michaux et Mathilde Gros pourront lancer leur Mondial de la meilleure des manières devant leur public et leurs proches.

Le temps commençait à paraître long pour les Bleues. Depuis 2019, et la retraite forcée de Sandie Clair, on n’avait plus trouvé trace d’un bon résultat pour la France sur la vitesse par équipes. Un temps durant lequel Mathilde Gros éprouvait de grandes difficultés pour performer en individuel. Depuis, les, les choses ont changé avec l’arrivée de Grégory Baugé, et les renforts de Taky Marie-Divine Kouamé et Julie Michaux. Comme par hasard, on a retrouvé une autre Mathilde sur cette vélo.

« Cela lui enlève du stress de s’investir sur la vitesse par équipes. Elle est ainsi plus disponible mentalement pour performer en individuel », souligne le nouveau coach du sprint français, Grégory Baugé. En tout cas, la sociétaire de Salon CycloSport pourra ainsi lancer son Mondial, avec ses compatriotes, ce mercredi 12 octobre sur une piste qu’elle connaît les yeux fermés. Un réel avantage pour elle et toutes les filles de l’équipe de France.

Une équipe en pleine construction

Cependant, il faudra être indulgent car cette équipe est en pleine construction. Depuis janvier dernier, les Bleues ont fait très peu de sorties sur la scène internationale. « À Saint-Quentin, on va ainsi pouvoir se jauger face aux meilleures pistardes de la plan!te. Le but est de voir ce que l’on vaut vraiment sur un Mondial. Cela va nous permettre d’avoir une référence pour les prochaines échéances internationales comme les Championnats du monde à Glasgow en 2023 », nous confie Mathilde Gros.

Car la première sortie en avril dernier en Écosse n’avait guère été convaincante. « On a vécu des débuts difficiles en Coupe des Nations. Les filles sont passées à côté de leur course. Je me posais alors des questions sur la composition de l’équipe », avoue-t-il. Il fallait juste laisser un peu de temps pour r”aliser une performance de haut vol.

Quelques semaines plus tard à Cali (Colombie), les Bleues ont inversé cette tendance en décrochant une belle médaille de bronze, avec à la clé un excellent chrono personnel pour chacune d’entre elles. Désormais, elles peuvent travailler dans la sérénité.

Faire confiance aux jeunes

Mais surtout faire connaissance avec trois jeunes femmes très talentueuses. Taky Marie-Divine Kouamé, âgée de 20 ans, aura la lourde tâche de lancer cette vitesse par équipes sur les bons rails. On a pu voir qu’à l’occasion des Championnats d’Europe à Munich en août dernier, où les Bleues avaient termine quatrièmes, ndlr, la sociétaire de l’US Créteil avait rencontré de nombreuses difficulté à l’allumage.

« On ne peut pas se référer à Munich car la piste ne faisait que 200 mètres. J’ai dû mettre des braquets dont je n’ ai pas l’habitude d’utiliser pour démarrer. On a tout de même analysé nos erreurs sur cette compétition. Mais on sait de quoi on est capables. Si on arrive à 100% le jour j, on ne sera pas loin de la vérité », résume Taky Marie-Divine Kouamé.

Derrière, c’est Julie Michaux, elle-aussi âgée de 20 ans, aura une responsabilité accrue au sein de l’équipe de France. « En étant en deuxième position, je ne me repose jamais. En effet, il faut accrocher la roue de Taky Marie-Divine Kouamé et lancer Mathilde dans d’excellentes conditions. Si je fais la moindre erreur, on peut perdre beaucoup de temps. J’ai beaucoup de responsabilité sur mes épaules », prévient-elle.

Paris 2024 en ligne de mire

Enfin, Mathilde Gros n’aura plus qu’à terminer le travail. Avec une telle équipe, les Tricolores pourront jouer les yeux dans les yeux avec les meilleures nations mondiales. « Il faudra battre tout le monde. Je ne leur mets pas la pression. Je connais leurs qualités et je sais qu’elles seront meilleures à Saint-Quentin-en-Yvelines. À mon sens, on est sur la bonne voie. S’il n’y a pas de résultats, il ne faudra pas tout remettre en cause », avoue Grégory Baugé.

Car ce rendez-vous planétaire dans les Yvelines pourrait être une étape importante à deux ans des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. « Si on se qualifie, ce sera grâce à notre vitesse par équipes. Ce qui serait une première dans l’histoire de notre sport pour notre équipe de France féminine », précise-t-il. Rendez-vous ce mercredi à Saint-Quentin-en-Yvelines pour voir si Taky Marie-Divine Kouamé, Julie Michaux et Mathilde Gros sont à l’heure sur leur tableau de marche.