Portrait. Née avec une paralysie cérébrale à l’âge de six mois et demi, Orane Brouillet savait que l’ensemble de son corps serait touché et qu’elle devrait se mouvoir dans un fautueil dans la vie de tous les jours. une situation à accepter surtout lorsque l’on est un enfant. Il fallait donc se battre dès le plus jeune âge contre les clichés entourant son handicap. Mais surtout acquérir plus d’autonomie et ainsi se libérer de sa condition de personne handicapée. Ce qu’elle a réussi à faire grâce à l’activité physique, et notamment le rugby-fauteuil. Un sport qu’elle a débuté après la fin de ses études car elle avait besoin d’avoir de quelque chose à côté de son travail. Durant une dizaine d’années, Orane va s’épanouir dans l’univers du rugby-fauteuil au sein de l’Asm Omnisports. Et en décembre dernier, à l’occasion de la Women’s Cup organisée à la Halle Carpentier (Paris 13e), elle a pris part à cette compétition au sein d’une équipe de France 100% féminine. Une première qui pourrait en appeler d’autres. Et pourquoi pas voir un jour le rugby-fauteuil féminin aux Jeux Paralympiques.

En décembre dernier, Orane Brouillet a participé à la Women’s cup 2024 organisée à la Halle Carpentie (Paris 13e). À cette occasion, l’équipe de France avait réussi à mettre sur pied une sélection nationale en l’espace de quelques mois. Au final, le résultat a été plus qu’espéré puisque les Bleues n’ont échoué qu’en petite finale face à la Grande-Bretagne.

 « On a manqué un peu de lucidité contre les Britanniques. Sans doute parce que l’on a trop peu de vécu ensemble. Avant ce tournoi, on avait effectué qu’un seul entraînement. Certes, c’est peu mais on a réussi à prouver au fil des rencontres qu’on avait bien notre place dans ce tournoi. La preuve, en petite finale, on a joué un match de très haut niveau face à la Grande-Bretagne. Cela prouve qu’avec un peu de travail en commun, on pourra encore faire mieux sur les prochaines compétitions », nous confiait-elle, à l’issue de ce tournoi parisien.

Touchée par une paralysie cérébrale à la maissance

À première vue, on pourrait se dire qu’Orane semble épanouie dans le monde du rugby-fauteuil. Cependant, la jeune femme a fait preuve de beaucoup de résilience. Née avec une paralysie cérébrale à l’âge de six mois et demi, à cause d’un manque d’oxygène qui a détruit les zones motrices de son cerveau, la jeune femme a vite pris conscience que l’ensemble de son corps allait être touché. Par conséquent, elle devrait se mouvoir dans un fauteuil dans la vie de tous les jours. Désormais, il fallait vivre avec ce handicap de naissance.

Orane Brouillet aura dû se battre contre tous les aprioris entourant son handicap pour réussir dans ses études. « J’ai été obligée de passer un test de QI pour être certaine de pouvoir faire mes études normalement comme les autres. Je trouve scandaleux que l’école ne soit pas accessible à tous. Bien évidemment, le regard des autres a été difficile à accepter, et notamment celui des enfants qui me dévvisageaient et me montraient du doigt à cause de ma maladie », raconte-t-elle.

Finalement,, elle a réussi à décrocher son diplôme d’ingénieur en informatique. Par la suite, Orane va travailler durant quelques années avant de démissionner pour se consacrer à sa passion de toujours : l’écriture. Aujourd’hui, elle bosse pour l’Association Trait d’union Auvergne handis en tant que rédactrice web. Et dans tout cela, le sport a quelle place dans sa vie?

Le rugby-fauteuil comme une évidence

Bien évidemment, l’activité physique a une grande place dans son existence mais une rencontre marquante avec Ryadh Salem va changer le cours de sa vie de sportive. « J’ai suivi ses exploits lors des Jeux Paralympiques de Londres en 2012. Ensuite, je l’ai rencontré et J’ai vu qu’il avait la même énergie et la même détermination que moi. Mais lui, il a réussi à aller au bout de ses rêves et à les concrétiser. Je me suis dit que s’il avait pu le faire, je pouvais également y arriver », souligne-t-elle.

Orane a alors décidé de tester cette activité au sein de l’Asm Omnisports. Un essai plus que concluant puisqu’elle a vite pris le virus du rugby-fauteuil. On peut se demander alors pourquoi elle a choisi ce sport et pas un autre. « C’est violent et physique. J’aime les sports de combat ainsi que les sensations fortes. De plus, c’est un sport mixte, ce qui est une chose assez rare dans le monde du handisport. Enfin, lorsque vous êtes une ou deux femmes sur le terrain selon les compétitions, les contacts avec les hommes sont assez marrants car ils se rendent compte que nous savous également rendre les coups«  explique-t-elle dans une vidéo publié sur les réseaux sociaux de l’Asm Omnisports.

Un voeu pieux : voir le rugby-fauteuil féminin aux Jeux

Grâce au rugby-fauteuil, Orane a pu accepter son handicap. « Au fil des saisons, ce sport m’a permis de repousser mes limites sur un terrain mais surtout d’acquérir plus d’autonomie. C’est pour cette raison que j’ai persévéré dans le rugby-fauteuil », avoue-t-elle. Une voie plutôt gagnante puisqu’elle a pu vivre de belles choses en pratiquant cette activité physique. Il ne lui reste plus qu’à espérer voir l’avénement du rugby-fauteuil féminin sur les prochaines paralympiades.

« Oui, j’ai suivi les jeux de Paris 2024. J’ai vibré derrière mon écran et j’ai constaté une telle effervescence autour des Paralympiques. Si on finance notre équipe de France, on pourra ainsi s’entraîner ensemble et ainsi s’installer de plus en plus parmi le gratin mondial du rugby-fauteuil féminin », prévient-elle. Un voeu qui pourrait s’exaucer pour le plus grand bonheur d’Orane Brouillet et ses copines de l’équipe de France. Et pourquoi pas le vivre sur une prochaine paralympiade…